posté le 22-10-2019 à 18:46:19
De retour
Comme le temps passe! Disait ma grand-maman. Et me voici à l'imiter, à dire les mêmes choses qu'elle. C'est peut-être cela, grandir: devenir comme ceux à qui on croyait ne jamais ressembler. Je me souviens de mon adolescence: tous ces adultes étaient si pitoyables avec leur travail, leurs gosses et leurs vies ennuyeuses. Moi, j'aurais préféré mourir que de leur ressembler. Et pourtant, à un moment dans ma vie, je suis passé de l'autre côté du miroir, j'étais un adulte, et je regardais ma vie d'adolescent avec incrédulité.
La vie est vraiment étranger, et personne - surtout pas nos parents - ne nous y prépare. Bien sûr, ils disent bien "tu comprendras quand tu seras grand" et il n'y a rien de plus énervant que ça, mais ça n'aide pas. Il faut survivre à son adolescence pour se donner une chance de vivre et d'être heureux, ce qui n'est pas facile. C'est une changement, un basculement que j'imagine physiologique tant il est complet, et incompréhensible - car il touche à nos valeurs, à notre être. Toutes ces croyances que j'avais étant ado- vivre intensément, réellement, ne pas devenir le rouage d'une machine - étaient belles et vraies. Alors comment ai-je fait pour les laisser derrière moi? Certes, le métier d'adulte laisse peu de temps à la réflexion. Mais peut-être que j'avais raison, et que j'ai vendu mon âme au diable?